Née en même temps que la monarchie de Juillet, la Revue des Deux Mondes a hérité de ce même souci de conjuguer un lien fort à la tradition et un lien fort à ce qu’on pourrait appeler la modernité.Ce qui a été souvent perçu comme une faiblesse de la part d’adversaires plus enclins aux discours exaltants a été surtout sa force : il est remarquable qu’une Revue ait incarné à ce point le double impératif de l’indépendance et de la modération.Dans son Histoire politique de la Revue des Deux Mondes, Gabriel de Broglie a bien mis en évidence cette continuité de principe où la modération prime toujours sur la tentation radicale et incline sans cesse à l’exercice du recul, de l’approfondissement des questions. Au long des années, on pourrait presque dire des siècles…la Revue des Deux Mondes s’est imposée comme un pôle incontournable de la vie intellectuelle française et européenne (Goethe en était un fidèle lecteur).Au croisement de l’histoire, de la littérature et de la politique, elle souhaite, dès l’origine, incarner l’humanisme hérité des Lumières, cela dans un souci de connaissance, de curiosité pour les sociétés extra-européennes, qu’il s’agisse de l’Amérique, de la Russie ou des mondes africains, asiatiques.Avant que l’on ne parle d’ « ethnologie », la Revue des Deux Mondes se veut aussi bien une revue de « voyage ». Foncièrement généraliste, s’intéressant à tous les domaines de l’activité humaine, la,Plusieurs graphies ont été utilisées pour désigner cette revue : Le,« M. Ribbing de Leuven avait un journal qui marchait assez mal, un journal de luxe, comme les gens riches ou à fantaisies en ont pour se ruiner ; — on l’appelait le.Olivier Corpet, « La revue », in Jean-François Sirinelli.Jean-Luc Macia, Bertrand Raison et Richard Millet,Où il est question de la réception de Katherine Mansfield par la,ordonnance gouvernementale du 30 septembre 1944,Grand Entretien : Bat Ye’or : « Le djihad contre les juifs est aussi une guerre contre l’Europe »,« Une “Revue des deux mondes” très filloniste »,Voici les 2 notes à 100.000€ de Penelope Fillon pour "la Revue des deux mondes",« Les notes de lecture de Penelope Fillon : 3 474 caractères et une faute »,« Le parquet financier ouvre une enquête préliminaire dans l’affaire Penelope Fillon »,https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Revue_des_Deux_Mondes&oldid=174216988,Mihailo Pavlovic, « Apollinaire lecteur de.Thomas Loué, « L’Inévidence de la distinction :Mariella Colin, « La Littérature italienne contemporaine vue par.Collectif, « Pages retrouvées. Au XXe siècle, le paysage littéraire change, la NRF apparaît : si la Revue garde une position privilégiée, son centre de gravité se déplace plus vers la politique et l’histoire, portée par la gravité des moments de crise que traverse la société française : Commune, séparation de l’Eglise et de l’Etat, Affaire Dreyfus, Grande guerre de 14-18, montée des totalitarismes. On attribue souvent par erreur à Buloz la fondation de la revue qu’il a des années plus tard revendiquée en réécrivant son histoire originelle et en effaçant le souvenir de ses prédécesseurs. L’histoire de la Revue des Deux Mondes Fondée en juillet 1829 à Paris par Prosper Mauroy et Pierre de Ségur-Dupeyron, la Revue des Deux Mondes est très probablement la plus ancienne revue européenne. Tél. Découvrez les derniers numéros de la Revue des Deux Mondes, nos archives depuis 1829 et l’ensemble de notre collection de hors-séries. Mémoire d’une pratique de l’esprit humaniste au cœur même d’une histoire européenne qui devait être déstabilisée dans ses propres fondements. D’abord intitulée Revue des Deux-Mondes, recueil de la politique, de l’administration et des mœurs, elle se rebaptise dès la fin de 1829 et définit son ambition intellectuelle en se dotant d’un sous-titre à rallonge qui a l’avantage d’expliciter le titre-mère :Revue des deux mondes ; Journal des voyages, de l’administration et des mœurs, etc., chez les différens [sic] peuples du globe ou archives géographiques et historiques du XIXe siècle ; rédigée par une société de savans [sic], de voyageurs et de littérateurs français et étrangers.Mais les deux associés en perdent le contrôle moins de deux ans après sa création. : 01 47 53 61 94. « Une nation fatiguée de longs débats consent volontiers qu’on la dupe, pourvu qu’on la repose », Tocqueville. 75007 Paris. L’art de durer », Paris. Foncièrement généraliste, s’intéressant à tous les domaines de l’activité humaine, la Revue demeure fidèle à ses origines littéraires, philosophiques : la liberté d’esprit, l’indépendance intellectuelle, le goût pour l’exercice critique, le primat de la lucidité sur toute autre forme d’approche du réel, voilà ce qui constitue la charte de la Revue des Deux Mondes aujourd’hui.La Revue des Deux Mondes de Buloz à Brunetière. Contactez-nous. 97 Rue de Lille. Fax : 01 47 53 61 99. Il convient de prendre le mot au pied de la lettre : le voyage est un mode fondamental de la connaissance ; le récit a partie liée avec le commentaire. Vouloir identifier une ligne idéologique cohérente depuis le début serait fallacieux. Par ce geste d’autorité, Buloz présente la Revue des Deux Mondes comme une « revue- personne », qui lui sera identifiée. Si le rôle de Mauroy, assisté de sa femme, se limite au rôle de bailleur des fonds, Ségur-Dupeyron qui travaille au ministère de l’intérieur semble être plus impliqué dans le contenu thématique de la jeune revue : il dispose de relations dans le milieu politico-gouvernemental, est attiré par la politique étrangère et poursuivra une carrière diplomatique en Europe de l’est. Revue des Deux Mondes. Nous sommes à votre disposition pour vous renseigner aux numéros suivants : Rédaction. Il y a là une philosophie d’attitude, un certain mode d’appréhension des événements qui garde toute sa valeur dans un monde où la relativité du zapping généralisé semble être devenue la norme exclusive.La Revue des Deux Mondes poursuit sa trajectoire, ayant toujours ce souci d’incarner l’esprit humaniste de ses débuts, à distance des adhésions idéologiques dont les bilans désastreux parlent pour eux-mêmes. L’épigraphe du premier numéro est une citation du poète anglais,« L’esprit de parti est une folie de beaucoup d’hommes au profit de quelques-uns,L'objectif de la revue est de développer l',Dès 1934, Maurice Lewandowski, directeur du,Lors de la Libération, bien qu'elle en eût reçu l'autorisation au niveau régional, la revue doit cesser de paraître en application de l',Comité de rédaction en 2017, selon le site de la revue,Depuis 1991, la revue est la propriété de,La rédaction a été dirigée par l'écrivain et critique littéraire,Elle est la plus ancienne revue européenne encore en activité,D'après des documents financiers consultés par le quotidien,File: /home/ah0ejbmyowku/public_html/application/views/user/popup_modal.php,File: /home/ah0ejbmyowku/public_html/application/views/page/index.php,File: /home/ah0ejbmyowku/public_html/application/controllers/Main.php,File: /home/ah0ejbmyowku/public_html/index.php,Message: Undefined variable: user_membership,Message: Invalid argument supplied for foreach(),File: /home/ah0ejbmyowku/public_html/application/views/user/popup_harry_book.php,« voir les mêmes principes diversement compris et appliqués en France et en Angleterre, au Brésil et en Allemagne, sur les bords de la,« n'a consacré que peu d'articles à l'actualité politique, conservant surtout un caractère littéraire, historique et culturel,« pessimisme prophétique et réactionnaire »,« poursuit sa trajectoire, ayant toujours ce souci d’incarner l’esprit humaniste de ses débuts, à distance des adhésions idéologiques dont les bilans désastreux parlent pour eux-mêmes. De la belle époque de la revue à la Revue de la Belle Époque. Related Posts:L'exil d'HélènePhilippe Séguin, dix ans déjàÉloge de l'amitié20 décembre 2001 : Mort de Léopold Sédar SenghorComment les arbres nous construisent-ils … Revue des deux mondes, Volume 2; Volume 5; Volume 57: Publisher: Au bureau de la Revue des deux mondes., 1843: Original from: the University of California: Digitized: Jan 9, … ↑ a b c et d « Qui sommes-nous » sur le site de la revue. Débat, littérature, histoire, politique... La Revue des Deux Mondes vous apporte chaque mois un éclairage approfondi sur les thématiques contemporaines. ↑ Plusieurs graphies ont été utilisées pour désigner cette revue : Le Petit Larousse 2010 et Le Petit Robert des noms propres 2010 titrent « Revue des Deux Mondes », le Dictionnaire Hachette 2010 ajoute même à ce dernier titre un article. Même s’il a bâti sa réputation, même si l’on invoque systématiquement les mânes de François Buloz dès qu’on remonte aux origines, il n’en fut pas moins que le deuxième directeur et non son fondateur.Il faut croire que cette période était fertile pour la réflexion si l’on compte la variété de revues qui existaient alors, en France (le Globe, la Revue de Paris, le Mercure du XIXe siècle) ou en Angleterre (Edimbourg Review, Quaterly Review). Tous les grands écrivains y ont apporté leur collaboration, de George Sand à Chateaubriand, de Sainte-Beuve à Dumas, Musset, Renan, Gautier et tant d’autres. — Notons que la couverture a été dès le début rédigée en capitales. 1829-2009 », Paris.Collectif, « 1829-2009. On pourrait même dire que du fait même de son exceptionnelle longévité, la Revue des Deux Mondes pourrait figurer l’un de ces « lieux de mémoire » naguère présentés par l’historien Pierre Nora. Lors du rachat début 1831 de la revue par l’imprimeur parisien Auguste Auffray, l’un de ses amis, François Buloz, né le 20 septembre 1804 à Vulbens en Haute Savoie et correcteur chez Everat, l’imprimeur de la revue, est nommé directeur. C’est bien là la fonction d’une revue et c’est dans l’exercice de cette fonction que la Revue des Deux Mondes s’est toujours reconnue. Toutefois, on peut distinguer facilement certains traits de caractère qui expliquent l’extraordinaire pérennité de la Revue : souci de modération, de prudence, rejet des postures extrêmes, esprit de pragmatisme. Service des abonnements. De là ces innombrables récits de voyages qui constituent, dans la collection générale de la Revue un véritable patrimoine à l’intérieur du patrimoine.La Revue des Deux Mondes a été, au XIXe siècle, un rendez-vous littéraire majeur.